Comment reconnaître une fissure liée à la sécheresse ?
Des fissures sont apparues sur votre maison et vous suspectez la sécheresse ? La sécheresse peut elle être responsable des fissures ? Est-il raisonnable d'évoquer une force majeure ou faut-il chercher d'autres responsabilités notamment celle des entreprises de travaux ?
Votre maison se trouve dans une zone à risque concernant les mouvements de sol argileux. Des fissures sont apparues sur votre bien. Cette situation conduit à nous interroger sur la responsabilité des acteurs ayant construit votre maison. Ont-ils bien pris en compte ce risque naturel ? Pour quelles raisons des fissures sont-elles apparues sur votre bien ? Est-il justifié d'évoquer la force majeure ? Et surtout comment savoir si les fissures sont liées à la sécheresse ?
Les fissures se multiplient sur les maisons et sur un large territoire à cause de la sécheresse
En France, certains territoires sont plus à risque que d’autres concernant l’argile gonflante. C’est le cas de l’ouest de la France, du sud et aussi de l’Ile de France. Ce phénomène occasionne des tensions structurelles sur les constructions. Les maisons, plus fragiles que les immeubles, peuvent se fissurer au niveau des murs intérieurs et extérieurs (fissuration du gros œuvre). Des dommages peuvent être visibles sur les dalles (vide sous plainte entre sol et mur) et les menuiseries (difficulté d’ouverture des portes et fenêtres).
En général, les fissures se retrouvent sur plusieurs maisons d’un même quartier. Il arrive même qu’à l’échelle d’une commune, des centaines de maisons soient sinistrées dans une délai court. L'explosion du nombre de sinistres en cas de sécheresse est tout à fait compréhensible. Il s’agit d’un épisode climatique exceptionnel qui fait varier intensément le volume des sols sensibles. Dans de telles circonstances (nombre de sinistres importants, cas proche et apparu dans un délai court), il est évident que la sécheresse explique les cas de fissuration.
Les types de fissures et signes sur les maisons en cas de sécheresse
Maisons anciennes ou récentes. Avec la sécheresse, peu de maisons sont épargnées par les fissures. Les fissures touchent des constructions de toutes époques. Peu importe que les maisons se trouvent dans une zone délimitée et qu’un arrêté de catastrophe naturelle a été pris au profit des propriétaires sinistrés.
La dessiccation des sols argileux peut conduire à la formation de fissures structurelles. Voici des cas fréquents de désordres rencontrés en cas de mouvements de sol pour cause de sécheresse :
- Fissures en escalier suivant les joints de maçonnerie d’un mur
- Fissures de forme diverse notamment horizontales visibles en façade
- Fissures proche des points sensibles du bâtiment comme les portes et fenêtres
- Affaissement du dallage et décollement du carrelage au sol
- Apparition d’un vide entre la dalle et le mur se matérialisant par un espace vide entre le sol fini et les murs intérieurs
- Fissuration intérieure sur des éléments de second œuvre (plaque de plâtre, briquetage…)
- Arrachement du crépis ou enduit de façade par endroit
- Défaut de planéité du sol
Attention toutefois aux analyses trop rapides. Ces signes et désordres doivent être interprétés finement. Date d’apparition des fissures, évolution des fissures. La chronologie des évènements est aussi à prendre en considération. Il se peut que la sécheresse soit responsable des fissures. Mais d’autres facteurs peuvent également être considérés. Parlez de votre situation avec un expert fissures.
Qui est responsable des fissures consécutives à la sécheresse ?
Les fissures qui résultent de la sécheresse peuvent être prises en charge sous certaines conditions.
Pour les constructions récentes, c’est à dire de moins de 10 ans, c’est le constructeur qui sont présumés responsables. De fait, les assureurs (dommages-ouvrage et décennale) peuvent vous indemniser des dommages afin de couvrir les travaux de confortement de votre bien et les réparations des désordres.
On considère que les constructeurs n’ont pas respecté les règles de l’art ou n’ont pas bien pris en compte les risques naturels attachés au terrain.
Pour les maisons anciennes (plus de 10 ans), la prise en charge des dommages sur le plan financier (indemnisation) doit résulter d’une reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle. Cette reconnaissance n’est pas automatique. Elle porte sur un territoire, une période et un événement précis.