Une mauvaise gestion des eaux de pluie peut-elle fragiliser le sol et entraîner l’affaissement d’un bâtiment ?

Mise à jour du 05/11/2025

Le lessivage des sols et la formation de vides sous fondations

Le lessivage des sols à proximité de bâtiment correspond à l’entraînement progressif des particules fines du sol (argiles, limons, sables) sous l’effet de la circulation d’eaux d’infiltration ou souterraines. Ce phénomène, discret dans un premier temps, altère progressivement la cohésion du terrain de fondations et peut entraîner la création de vides sous l’ouvrage. Lorsque ces vides se développent, une partie des fondations n’est plus correctement en appui sur le sol porteur, ce qui perturbe la répartition des charges. Cette désorganisation structurelle se traduit souvent par des fissures sur les murs porteurs, les façades ou les dallages. Il peut également se produire un affaissement localisé du bâtiment. Le lessivage se manifeste le plus souvent en présence d’une mauvaise gestion des eaux pluviales : ruissellement le long des murs, absence de drainage, gouttières ou descentes d’eau défectueuses. Il peut également résulter d’un dysfonctionnement des réseaux enterrés, comme une canalisation d’eau potable ou d’eaux usées percée, ou encore un regard d’évacuation fuyard. Dans tous les cas, l’eau devient un facteur d’érosion silencieux qui déstabilise le sol de fondation et compromet, à terme, la stabilité du bâtiment. Pour aller plus loin : Pourquoi réaliser une recherche de fuite après une expertise fissures ?

Les modifications de la teneur en eau du sol et les mouvements de terrain différentiels

Les variations de teneur en eau du sol constituent l’une des principales causes de mouvements de terrain différentiels. Surtout dans les zones à présence d’argiles sensibles aux retraits et gonflements des argiles. Ces sols ont la particularité de se contracter en période de sécheresse et de se dilater lorsqu’ils s’humidifient. Le phénomène est connu sous le nom de RGA. Lors des épisodes secs (printemps et été), l’eau contenue dans le sol s’évapore. Il s’ensuit un retrait volumique et un changement de la consistance du sol sous les fondations. À l’inverse, lors de fortes pluies ou de remontées de nappe (mi-saison et hiver), l’eau réhydrate les argiles qui gonflent et exercent des pressions ascendantes sur les structures. Ces alternances répétées de contraction et d’expansion fragilisent les bâtiments, surtout ceux fondés sur des semelles superficielles. Le sol ne retrouve pas son état d’origine. Il est altéré par les cycles du RGA. Les fissures structurelles apparaissent alors sur les murs, les dallages ou les façades, traduisant des tassements différentiels. Selon les spécialistes, le risque s’accentue en présence d’arbres proches des bâtiments (phénomène de turbo succion racinaires des végétaux). D’autres facteurs environnementaux sont problématiques, notamment ceux qui amènent une stagnation d’eau à proximité de l’ouvrage.. La prévention des sinistres repose sur une bonne maîtrise de l’eau autour des ouvrages (drainage, gestion des eaux pluviales), sur des fondations adaptées à la nature du sol (bien les choisir en phase construction selon les résultats de l’étude de sol G2), et sur une surveillance attentive en période de sécheresse afin de détecter précocement tout signe de mouvement du terrain. A découvrir : Tout savoir les mesures horizontales de confinement des argiles (MHCA)