Quel est l’intérêt de contrôler les réseaux d’eaux pluviales et usées à la suite d’un sinistre ?

Mise à jour du 06/10/2025
Le contrôle des réseaux d’eaux pluviales et usées est une étape fréquemment recommandée après un sinistre lié à la sécheresse. Ces vérifications, souvent menées dans le cadre d’expertise, visent à identifier d’éventuelles fuites ou anomalies susceptibles d’avoir modifié localement l’humidité du sol et contribué à l’apparition de fissures.
Cependant, il n’est pas toujours simple d’établir avec certitude le rôle exact de ces fuites : elles peuvent parfois être à l’origine du sinistre, mais aussi en aggraver les effets, voire n’intervenir qu’en conséquence des mouvements de terrain déjà amorcés. Décryptage
Catastrophe naturelle sécheresse : mini guide pratique pour les assurés
Quand les sols argileux deviennent instables : le retrait-gonflement et l’effondrement hydromécanique
Certains types de sols argileux sont particulièrement sensibles aux variations de teneur en eau. Selon les saisons, ils peuvent se contracter lors des périodes de sécheresse puis se dilater lors de leur réhydratation : c’est le phénomène de retrait-gonflement.
Ces cycles successifs provoquent des mouvements différentiels du sol, susceptibles d’entraîner des désordres dans les fondations superficielles et les dallages des maisons.
Lorsqu’un sol de ce type est soudainement saturé d’eau, par exemple en raison d’une mauvaise gestion des eaux pluviales ou à la suite d’une rupture de canalisations enterrées, sa structure granulaire peut se réorganiser. Il peut s’en suivre un effondrement hydromécanique des sols : le bâtiment repose sur un terrain instable, des tensions sur les fondations s'exercent et des fissures peuvent apparaître.
L’effondrement hydromécanique se traduit notamment par :
- des tassements différentiels du sol importants, localisés ou étendus, affectant la stabilité des ouvrages ;
- une modification de la consistance du sol, devenu plus plastique, induisant des déformations hétérogènes selon la topographie ou la charge appliquée.
La fuite d’eau est-elle la cause ou la cause des dommages ?
L’effondrement hydromécanique des sols est une cause fréquente de fissures importantes dans les maisons construites sur des terrains argileux ou limoneux. Sous l’effet des alternances de sécheresses et de fortes pluies, la structure du sol devient instable.
Une fuite d’eau peut alors jouer 2 rôles selon les sinistres : elle peut être la cause directe du sinistre ou un facteur aggravant.
Lorsqu’elle survient la première, à la suite d’une canalisation vétuste ou d’un défaut d’entretien, la fuite provoque une humidification localisée du sol. Saturé, celui-ci perd sa cohésion et s’affaisse, entraînant des fissures dans les murs ou les dallages.
Mais une fuite peut aussi résulter d’un mouvement de terrain différentiel : après une période de sécheresse, les canalisations rigides peuvent se rompre, l’eau s’infiltre et amplifie les tassements.
Distinguer cause et conséquence est important pour la compréhension technique du sinistre et aussi pour votre demande d’indemnisation auprès de l’assurance.
Vous avez un doute sur les causes des dommages et les résultats d’investigations en recherche de fuite ? Notre conseil : faîtes vous accompagner par un binôme composé d’un expert bâtiment indépendant et d’un avocat en droit de la construction et des assurances.
